La mise en stand by de l’UMA, (Union du Maghreb Arabe), a été exploitée par le Maroc et la Tunisie qui ont fait cavalier seul, lors des négociations liées à l’Accord d’Association économique avec l’Union européenne. Certainement que nos voisins ont négocié au mieux de leurs intérêts économiques, si tant est que leurs recettes d’exportation suivent une tendance haussière, malgré la récession économique mondiale. L’Algérie a mal négocié l’Accord d’Association avec l’UE et son économie s’en ressent...L’Accord d’Association entre l’Union européenne et l’Algérie, entré en vigueur le 1er septembre 2005, après de longues et “âpres négociations”, fait toujours l’actualité économique. En effet, l’on ne parlera jamais assez d’un “Accord” à l’origine d’une véritable hécatombe économique pour l’Algérie ; 1,5 milliard de dollars de baisse des recettes fiscales pour le Trésor public, plus de 10 OOO disparitions de PME-PMI, (entre le secteur public et le privé), broyées par la concurrence déloyale, incitée par des importations massives et anarchiques de biens et marchandises, développement du marché informel … C’est ce qui ressort du premier bilan établi à la fin de juin de l’année 2006. Plus clairement, l’Accord d’Association a profité plus au 27 Etats de l’Union européenne et, en ces temps de disette économique, il aura apporté un bol d’oxygène aux économies du vieux Continent. Si l’UE tire largement avantage de l’Accord d’Association, il va sans dire que c’est au détriment de l’appareil productif national, réduit à l’arrêt, tandis que la machine des importations algériennes en provenance de la zone euro, a fonctionné à plein rendement, même en pleine période de récession économique mondiale. Dans les faits, avant le lancement en janvier 2009, de la ZALE (Zone Arabe de libre échange), les exportations de l’UE vers l’Algérie, ont avoisiné les 65 % de la facture globale des importations algériennes, estimée à prés de 40 MUSD, (milliards de dollars), à la fin de 2008. A l’opposé, durant les 9 premiers mois de 2009, les exportations algériennes hors-hydrocarbures, vers l’Union Européenne, ont été estimées à 445,45 MUSD, soit en baisse de 53,33 % par rapport aux 9 mois de l’année 2008, où il a été noté prés de 1 milliard de dollars. Pourtant, en acceptant un démantèlement tarifaire, (exonération fiscale des marchandises, à l’import et à l’export), l’Algérie escomptait une libre circulation de biens, de services, de marchandises et des personnes, entre les deux rives de la Méditerranée. Sans doute, rassurée par l’UE, d’un plan de mise à niveau et de soutien à même de hisser les entreprises algériennes, aux activités d’exportations, que l’Algérie a paraphé un Accord qu’elle avait jugé au départ, de “gagnant-gagnant”. Or, plus de quatre années après l’entrée en vigueur, de l’Accord d’Association Algérie-UE, la prospérité est à sens unique….
L’Algérie pour une révision rapide de l’Accord d’Association
L’Accord d’Association Algérie-UE n’est pas au rendez-vous des attentes algériennes; celui d’insuffler une nouvelle dynamique aux relations commerciales, d’attirer des investissements productifs et surtout, booster les exportations hors-hydrocarbures, dont la valeur est inférieure aux 2 MUSD. Pourtant, l’Algérie se heurte aux difficultés de placer ses produits agricoles, usinés ou manufacturés sur les marchés des 27 pays de l’Union européenne, en dépit de clauses commerciales, on ne peut claires. Une situation aussi paradoxale que celle d’un marché européen, encore fermé aux produits algériens, alors qu’en même temps, les produits européens bénéficient d’un accès privilégié au marché algérien.
De l’avis d’opérateurs économiques, il apparaît que la faiblesse des exportations algériennes hors-hydrocarbures vers les pays de l’UE, est le fait “des contraintes liées à des conditions techniques et réglementaires d’accès au marché européen, des plus restrictives”. En fait, les européens ont mis en place un dispositif qui ne dit pas son nom, afin de protéger leurs économies respectives. Voilà que l’Algérie a préféré réagir “diplomatiquement”, justifiant sa démarche par la baisse pénalisante des recettes des hydrocarbures, pour décider d’une série de mesures apparentées à une économie administrée. Les dispositions de la loi de Finances complémentaire pour 2009 et la loi de finances 2010, ont prévu des mesures de régulation du commerce extérieur ; restauration du Crédoc, restrictions sur des produits, durcissement sur le contrôle de l’origine du produit…Des mesures qui illustrent la volonté de l’Exécutif à remettre en cause l’Accord d’Association, ou du moins à amener les européens à une révision de certaines clauses. Alger a déjà reçu le mardi 2 février, une délégation de la Commission économique de Bruxelles, probablement pour préparer le prochain Conseil UE-Algérie, prévu en juin 2010.
D’importantes décisions sont attendues afin de remédier à l’Accord de… la discorde.
Seddik Lardjane